Le vraquier M/V Tharsis réduit sa consommation de carburant par injection d'air sous coque

Jan Albert Bosma a choisi une technologie atypique pour réduire la consommation de carburant du Tharsis Sea-River : la lubrification de coque par air fluidisé (ou FAL). Il partage son retour d'expérience et les résultats obtenus avec OceanGlide.

DATE 2024-06-25

En tant qu’armateur du vraquier Tharsis Sea-River, Jan Albert Bosma dirige une entreprise de type capitaine-propriétaire, dont la flotte de navires fluvio-maritimes navigue entre les Pays-Bas, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Il a fait le choix d'équiper son vraquier d’une solution atypique : Alfa Laval OceanGlide. Avec une économie de carburant mesurée de 7 à 10%, la technologie de lubrification de coque par air fluidisé bénéficie dès aujourd’hui au Tharsis - et facilite la transition vers un avenir plus vert.

Prendre conscience de l’impact environnemental du trafic maritime

Tharsis Sea-River Shipping a été lancé il y a 40 ans par les parents de Jan Albert, pionniers du commerce fluvio-maritime. Ayant bâti sa réputation sur une grande flexibilité, l’entreprise en est à son cinquième navire.

Mais la tradition pionnière perdure, surtout lorsqu’elle vient réduire l’impact environnemental. À cet égard, Jan Albert et ses collègues vont beaucoup plus vite que leurs pairs.
« D’autres nous traitent de fous parce que nous mettons en place des mesures qui ne sont pas encore obligatoires, déclare Jan Albert. Mais nous devons avoir une vision à long terme, car les investissements sont considérables.

Compte tenu de la rapidité avec laquelle les réglementations qui régissent le transport maritime évoluent et le coût élevé des amendes, on ne survivra pas dans 10 ans si on ne fait pas ça maintenant. Nous ne pouvons que prendre notre retraite, ou alors avoir un plan.

Alfa Laval OceanGlide fait partie intégrante du plan de Tharsis Sea-River pour franchir ce cap :

Nous avons installé cette solution sur le Tharsis, et nous sommes très positifs, déclare Jan Albert. Nous avons constaté de bonnes réductions de la consommation de carburant, générant des économies substantielles.

OceanGlide s’est montré à la hauteur des promesses d’économies de carburant

Depuis son installation sur le Tharsis en 2020, les résultats du système OceanGlide se sont montrés à la hauteur des réductions de carburant projetées. Mieux, la performance après les 25 premiers essais n’a fait que se renforcer au fil du temps.
« Nous voyons les résultats par nous-même », dit M. Bosma. « Les économies réelles varient, selon les conditions de navigation ou météorologiques. Nous avons donc fait des essais avec 7 à 9% d’économies, mais nous avons atteint jusqu’à 15% dans les conditions idéales. La vie n’est pas idéale, donc vous ne pouvez pas obtenir 15% quotidiennement.

Mais nous avons en moyenne entre 7% et 10%, ce qui est dans la fourchette revendiquée.

Un impact positif sur la vitesse du navire

À la surprise de M. Bosma, la technologie permet également de réaliser des économies sur les transports fluviaux, dans les eaux peu profondes. En effet, OceanGlide peut être utilisé pour augmenter la rapidité du bateau :

« Dès qu’on allume le système de lubrification par air fluidique, la vitesse du navire augmente, même lorsque le compresseur d’air est au ralenti », explique M. Bosma.

Un avantage non négligeable :

« Nous avons une fenêtre de marée au Royaume-Uni où nous devons naviguer à marée haute, et manquer cette fenêtre signifie une attente de 12 heures. En utilisant OceanGlide pour augmenter un peu la vitesse du navire, nous atteignons l’embouchure à temps.

240 000 microbulles par seconde et par mètre, ou la force de l’air fluidisé

Ce différencie la technologie brevetée OceanGlide des autres systèmes de lubrification par air traditionnels, dit Bosma, c’est la couche constante de bulles produites.

Cette couche d’air uniforme est générée par des oscillateurs fluidiques à travers le faisceau du navire, qui émettent 240 000 microbulles par seconde et par mètre.


« C’est vraiment l’arme secrète. Cette couche d’air est efficace car générée avec des oscillateurs et des bulles extrêmement fines », raconte Bosma. « Les solutions concurrentes injectent sous le vaisseau de grosses bulles d’air et à quelques endroits seulement, alors qu’OceanGlide propose trois bandes d’oscillateurs et des milliers des points où l’air est libéré.

En effet, les bandes de l’oscillateur, qui ont un profil fin et pas de pièces mobiles, peuvent être installées facilement dans n’importe quel chantier naval.

Un dispositif simple et rapide à installer

Sur le Tharsis, l’installation n’a pris que quelques jours lors d’une mise en cale sèche programmée.

« Certains systèmes de lubrification de l’air sont assez compliqués, nécessitant un fond complètement plat », déclare M. Bosma.

Sur une nouvelle construction, vous pouvez l’intégrer et vous ne le verrez même pas - c’est aussi simple que cela. Pour notre rétrofit, je pense qu’il a fallu quatre ou cinq jours pour l’installer, et nous n’avons rien à faire sous le navire pour le maintenir.

Les vibrations et le bruit disparaissent

D’installation très simple, la présence du système est encore moins perceptible en opération. Sur le Tharsis, l’équipage n’a pas constaté de changement de stabilité ou de manœuvrabilité. Néanmoins, ce qu’il ressent et entend est très différent :

« Dès que nous mettons le système en marche, le navire devient très calme », dit M. Bosma.
« C’est comme si l’arrière du navire, où se trouvent les hélices, était amorti. C’est comme une suspension pneumatique, les vibrations ont disparu. Et comme c’est un navire relativement petit, où il n’y a pas beaucoup de distance entre les hélices et les cabines de l’équipage, vous pouvez vraiment entendre une grande différence. Ce n’est pas un argument de vente, mais ça a vraiment un impact sur la qualité du sommeil à bord. »
Avec le temps, M. Bosma aimerait connaître la différence sonore exacte sous la ligne de flottaison, étant donné que la réglementation sur le bruit marin pourrait un jour apparaître.

« Je suis convaincu que la législation va se durcir », dit-il. « Les bruits sous-marins sont très importants en Mer du Nord et la réduction du bruit sera un grand défi. »

A l'origine de la collaboration avec Tharsis Sea-River Shipping

Auparavant précurseur dans la propulsion diesel-électrique, le Tharsis expérimente actuellement d’autres technologies en faveur de l’environnement, y compris l’assistance vélique. Pourtant, l’installation d’un système d'injection d'air sous coque OceanGlide (ou FAL, Fluidic Air Lubrication) est le résultat d’une heureuse coïncidence.
« Nous n’avions pas du tout prévu d’installer de la lubrification de coque par air. Cela a été essayé sur de nombreux navires fluviaux au cours des 25 dernières années, et cela ne fonctionnait pas ».

La rencontre fortuite avec l’un des ingénieurs à l'origine d’OceanGlide, qui assurait qu'il était possible d'atteindre 8 à 12% d’économie, a rendu le projet possible :
« Nous discutions de nos ambitions en matière de sobriété pour ce navire, tandis qu'OceanGlide cherchait un premier cobaye pour effectuer des tests rigoureux », déclare M. Bosma. « Une des choses qui nous a donné confiance est le professionnalisme des équipes. Depuis le premier jour, ils n’ont rien laissé au hasard. »

Découvrir le brevet FAL


L’avantage de ce système est sa simplicité. Sur une nouvelle construction, vous pouvez l’intégrer et vous ne le verrez même pas.

Jan Albert Bosma
Directeur de Tharsis Sea-River Shipping

Mots-clés

Tous Marine